Technovation 2025, l’innovation au service d’un avenir sans fumée en Afrique

La conférence Technovation 2025 réunit, ce 10 juin 2025, au Cap Town en Afrique du Sud, plus de cent participants venus d’Afrique et d’ailleurs, notamment des chercheurs, des communicants, des décideurs publics et des journalistes. L’enjeu principal est de diminuer les impacts négatifs du tabagisme en utilisant la science, la technologie et une volonté politique collective.
Organisée par Philip Morris International (PMI), cette rencontre cherche à examiner des manières concrètes de transformer le paysage sanitaire africain grâce aux innovations technologiques dans le domaine du tabac. L’objectif est clair : proposer des solutions crédibles, basées sur des données scientifiques, pour aider les fumeurs à se tourner vers des alternatives moins nocives, tout en évitant de promouvoir la consommation.
La technologie, un moteur pour la santé publique
Dans son discours d’ouverture, Tommaso Di Giovanni, vice-président chargé des communications et de l’engagement chez PMI, a souligné que l’innovation, lorsqu’elle est soutenue par des politiques adéquates, peut-être un moteur puissant de changement global. Il a cependant exprimé ses regrets face à la méfiance généralisée envers les nouvelles technologies, qui entrave des avancées pourtant à portée de main.
« Peu importe la vitesse des décisions politiques, rien ne freinera le développement technologique dans le domaine de la cigarette électronique » a-t-il lancé.
Il a pris comme exemple l’évolution historique de certains objets du quotidien, tels que le téléphone ou le vaccin, pour montrer comment les résistances initiales sont toujours surmontées par les progrès techniques et les avantages sociaux à long terme.
Une coopération collective vers un futur sans tabac
Branislav Bibic, vice-président régional de PMI pour l’Afrique subsaharienne, a quant à lui insisté sur l’importance d’un effort collectif, associant les institutions publiques, les communautés locales, les experts en santé et les entreprises. D’après lui, l’avenir d’un continent sans fumée repose moins sur des décisions isolées que sur une approche concertée, fondée sur des preuves scientifiques et une vision commune de la santé publique.
Cette perspective est soutenue par Andrea Gontkovicova, vice-présidente chargée des affaires institutionnelles pour les régions Afrique, Moyen-Orient et Asie centrale, qui a salué l’apparition de gouvernements pragmatiques, prêts à intégrer des produits alternatifs moins nocifs dans leur stratégie de lutte contre le tabagisme.
« Alors que certaines autorités optent pour l’interdiction, d’autres choisissent la réduction des risques, ce qui se traduit par des résultats tangibles tant pour la santé que pour l’économie« , selon elle.
Urgence sanitaire et dynamique d’adaptation en Afrique
La conférence a également mis en évidence la forte consommation de tabac sur le continent. En Afrique subsaharienne, le nombre de fumeurs est passé de 52 millions en 2000 à 66 millions en 2015, et les prévisions pour 2025 parlent de près de 84 millions de consommateurs.
Face à cette augmentation, il devient urgent de trouver des solutions alternatives. PMI a déclaré avoir investi plus de 40 millions de dollars dans le développement de produits à risques réduits, dont des dispositifs électroniques de chauffe sans combustion. Ce type d’innovation s’inscrit dans une dynamique mondiale déjà en marche, comme en témoignent les baisses spectaculaires de consommation observées au Japon (–45,9 %), en Suède (–49,5 %), et en Nouvelle-Zélande (–52,8 %).
Opter pour une régulation intelligente plutôt qu’une interdiction stricte
L’un des moments clés de la conférence fut le panel consacré à l’analyse du projet de loi sud-africain sur le contrôle des produits du tabac et des systèmes électroniques de délivrance de nicotine. Modéré par le journaliste Oliver Dickson de SABC News, ce débat a soulevé des questions fondamentales : comment garantir une régulation équilibrée ? L’État doit-il accompagner ou interdire ? Quelle place accorder à la science dans la prise de décision ?
Les participants, parmi lesquels Themba Mathebula, directeur des affaires extérieures pour l’Afrique australe, ont plaidé pour une approche variée, intégrant l’innovation, la recherche scientifique et la participation citoyenne comme piliers d’une politique crédible et efficace.
Informer pour transformer et le rôle des médias
Un autre sujet abordé était l’importance de l’information de proximité. Les médias sont invités à jouer un rôle actif en vulgarisant les données scientifiques, en relayant les initiatives locales et en soutenant les politiques publiques à travers une pédagogie constante.
« La science doit dépasser les émotions », a résumé un intervenant, en appelant à un journalisme rigoureux capable de transcender les préjugés et les controverses.
Actif dans plus de 180 pays, Philip Morris International affiche aujourd’hui sa volonté de se transformer en une entreprise responsable, en investissant massivement dans la recherche de solutions alternatives au tabac traditionnel. L’entreprise affirme ne pas encourager la consommation de tabac, mais chercher à atténuer ses effets nuisibles sur la santé en diversifiant son portefeuille de produits et en alignant sa stratégie sur les objectifs de santé publique.
Vers une Afrique sans fumée ?
Technovation constitue un moment fondateur pour l’Afrique, confrontée à un problème sanitaire croissant, mais dotée d’un potentiel d’innovation significatif. Grâce à une approche axée sur la coopération, l’éthique scientifique et l’engagement communautaire, cette rencontre a permis d’esquisser les contours d’un avenir possible, un futur où la technologie serait au service de la santé, et non l’inverse.
Une promesse ambitieuse, mais nécessaire.