27 April 2024
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Le Togo adopte un régime parlementaire

Les députés togolais ont approuvé la mise en place d’un régime parlementaire, marquant ainsi une transition majeure dans le paysage politique du Togo. 

La nouvelle Constitution, votée dans la nuit du lundi 24  au mardi 26 mars 2024, a été largement soutenue, bien que l’opposition exprime des préoccupations quant à ses implications pour la démocratie.

La révision constitutionnelle, approuvée par une écrasante majorité de 89 voix pour, une contre et une abstention, abolit le système présidentiel en faveur d’un système parlementaire. Désormais, le président de la République sera choisi par les parlementaires réunis en Congrès, sans débat préalable, pour un mandat unique de six ans. Cette mesure représente un changement significatif par rapport au précédent système où le président était élu au suffrage universel pour un mandat de cinq ans, renouvelable une fois.

En plus de ce changement de régime, la nouvelle Constitution introduit le poste de président du Conseil des ministres. Ce dernier, issu du parti ou de la coalition majoritaire après les élections législatives, sera chargé de gérer les affaires gouvernementales et sera tenu responsable en conséquence. Cette transition transfère ainsi un pouvoir considérable du chef de l’État vers le président du Conseil des ministres, qui deviendra le représentant principal du Togo à l’étranger et dirigera le pays au quotidien.

Pour certains observateurs, ce changement vers un régime parlementaire promet une stabilité politique accrue, avec un pouvoir exécutif émanant d’une majorité élue. Cependant, des critiques persistent. Certains redoutent que cette transition ne serve qu’à maintenir le président Faure Gnassingbé au pouvoir, tandis que d’autres soulignent les risques de dérive autoritaire si les contre-pouvoirs ne sont pas suffisamment renforcés.

Jean Dégli, président du Mouvement Bâtir le Togo, considère ce nouveau régime comme un « régime démocratique comme un autre », soulignant qu’il n’y aura plus d’élection présidentielle directe.

Cette transition survient à un moment crucial, à moins d’un mois des élections législatives et régionales prévues pour le 20 avril. Alors que l’opposition annonce sa participation à ces élections, les évêques du Togo ont appelé le chef de l’État à surseoir à la promulgation de la nouvelle Constitution et à engager un dialogue politique inclusif après les résultats des élections.

Le Togo entre ainsi  dans sa Ve République  avec des enjeux cruciaux pour la démocratie et la gouvernance future.