19 April 2024
#Actualité

La FIFA, l’Union africaine, l’OMS et la CAF contre les violences domestiques en Afrique

La FIFA s’associe à l’Union africaine, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et la Confédération Africaine de Football (CAF) dans la lutter contre le fléau des violences domestiques, en Afrique.

La campagne est dénommée #SafeHome. Il s’agit d’une initiative destinée à venir en aide aux femmes et aux enfants qui sont victimes de violences domestiques en particulier en cette période de mesures de confinement liées à la pandémie de Covid-19. Ils sont de fait encore plus vulnérables aux abus.

Plusieurs stars du football africain sont également de cœur avec cette campagne par le biais de vidéos publiées sur les réseaux sociaux et les médias traditionnels.
Un protocole d’accord a été signé entre l’Union africaine, la FIFA et la CAF, en février 2019. Il couvre la mise en œuvre de campagnes conjointes sur des sujets d’intérêt commun et la promotion de l’égalité des sexes, qui constitue un principe clé. Les autres domaines de collaboration couvrent l’éducation par le football, l’intégrité dans le sport ainsi que la sûreté et la sécurité lors des matches de football.
« Je suis ravi que nous lancions aujourd’hui, avec nos partenaires de l’Union africaine, de l’OMS et de la CAF, cette campagne sur un sujet aussi important que la violence domestique, laquelle est exacerbée par les mesures de confinement et les restrictions de déplacement mises en place en réponse à la pandémie de Covid-19 », a déclaré le Président de la FIFA, Gianni Infantino, avant d’ajouter : « Il est de notre devoir d’utiliser l’immense popularité du football en Afrique pour sensibiliser les gens à cette problématique sociétale. Et le message est très clair : la violence n’a pas sa place dans nos vies, ni à la maison, ni dans le football.»

Amira Elfadil est commissaire aux affaires sociales de l’Union africaine. Il exprime toute la détermination de son institution à défendre la cause des victimes de violence. Il estime pour sa part que « La Commission de l’Union africaine est déterminée à protéger les femmes et les jeunes filles. Nous rallions la FIFA, la CAF, l’OMS et d’autres organisations afin de combattre avec elles les abus et la violence domestique. Nous avons développé pour cela un programme collaboratif basé sur la reconstruction, l’accès à un certain nombre de services, la remise en question de certaines normes sociales sous-jacentes et la lutte contre les pratiques nocives, tous ces éléments perpétuant la violence fondée sur le sexe ainsi que les inégalités. Nous travaillons également sur la sensibilisation de la communauté et l’émancipation. Grâce à cette association et à la popularité du football, nous entendons sensibiliser le grand public aux violences domestiques, en particulier en cette période où des mesures de confinement ont été mises en place pour freiner la propagation du Covid-19. »

Tedros Adhanom Ghebreyesus trouve que « La violence à l’encontre des femmes est une menace importante pour leur santé et celle de leurs enfants ». Il est le directeur général de l’OMS. Pour lui, « Il s’agit d’une grave atteinte aux droits humains et il faut immédiatement y mettre un terme. L’OMS est fière de se tenir aux côtés de la FIFA, de l’Union africaine et de la CAF pour le lancement de cette campagne sur le continent africain afin d’attirer l’attention sur ce problème crucial. Nous sommes déterminés à créer un monde où les femmes peuvent vivre librement sans fait l’objet de violences ou de discriminations. »

Prenant la parole, Ahmad Ahmad Président de la CAF, ajoute: « Dans les foyers comme sur les terrains de football, tout le monde a droit au respect et à la sécurité. La violence domestique, physique et morale, surtout contre les enfants et les femmes, doit être dénoncée». Il invite les victimes à être proactifs: « N’ayez ni peur, ni honte d’appeler à l’aide si vous êtes victime de violences dans votre propre maison. Si vous êtes témoin de violences, intervenez ou appelez à l’aide, mais ne restez jamais silencieux : le silence est une complicité coupable. N’oubliez jamais que chacun a le droit de vivre en sécurité dans sa maison », ajoute-t-il.

#SafeHome vise toute l’Afrique et rentre dans le cadre d’une initiative mondiale qui a pour objectif de sensibiliser à ce problème crucial.

Neuf stars africaines, du football participent à la campagne à travers des messages clés, passées en vidéos. Ce sont Abel Xavier, Emmanuel Amuneke, Sarah Essam, Khalilou Fadiga, Geremi, Rabah Madjer, Lúcia Moçambique, Asisat Oshoala et Clémentine Touré.

Les divers canaux numériques de la FIFA, ainsi que ceux de l’Union africaine et de l’OMS sont lis à contribution dans la campagne #SafeHome. Elle inclut également une série d’outils multimédias à destination des associations membres de la FIFA et des médias afin de faciliter l’adaptation du message aux différents contextes locaux et d’en amplifier encore davantage la portée dans le monde.

La FIFA exhorte vivement ses associations membres à diffuser de manière très active les informations pertinentes sur les lignes d’assistance téléphonique et les services de soutien aux victimes qui existent au niveau national ou local afin d’aider les victimes ou les personnes exposées aux violences chez elles. La FIFA invite également ses membres à passer en revue leurs propres mesures de prévention et de protection à l’aide du guide FIFA Guardians™. L’objectif est de faire en sorte que le football demeure sûr et appréciable pour toutes et tous, en particulier pour les femmes et les plus jeunes membres de la famille du football.

Le contexte  de la campagne est le suivant:

Dans le monde entier, près d’une femme sur trois est victime au cours de sa vie de violences physiques et/ou sexuelles de la part d’un partenaire intime, ou de violences sexuelles de la part de quelqu’un d’autre. Le plus souvent, ces violences sont le fait du partenaire et surviennent à la maison. Ainsi, jusqu’à 38% des féminicides sont commis par le partenaire. Selon les estimations, un milliard d’enfants de 2 à 17 ans (soit la moitié des enfants de la planète) ont également subi des violences physiques, sexuelles ou émotionnelles ou des négligences au cours de l’année écoulée.


Les raisons des violences domestiques sont multiples, à commencer par l’acceptation de l’inégalité des sexes et de normes sociales qui cautionnent la violence, ou encore des antécédents de maltraitance, d’exposition à la violence ou d’éducation coercitive pendant l’enfance. L’abus d’alcool peut également entraîner des violences. Les situations génératrices de stress, telles que celles provoquées par la pandémie de Covid-19 et l’instabilité économique, multiplient les risques. En raison des mesures de distanciation physique actuellement en vigueur dans de nombreux pays, les femmes et les enfants ont en outre plus de difficultés à alerter leur famille, leurs amis ou des professionnels de la santé, qui pourraient leur apporter soutien et protection.