25 March 2025
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Le parti au pouvoir domine les premières élections sénatoriales au Togo

Les premières élections sénatoriales au Togo ont vu une victoire écrasante de l’Union pour la République (Unir), le parti du président Faure Gnassingbé, qui a remporté 34 des 41 sièges en jeu, selon les résultats provisoires annoncés par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) le dimanche 16 février. Cette élection constitue une étape clé dans la mise en place du régime parlementaire prévu par la réforme constitutionnelle adoptée en mai dernier.

Le président de la CENI, Dago Yabré, a précisé que les résultats seraient transmis sans délai à la Cour constitutionnelle, seule institution habilitée à les valider définitivement. Cette élection sénatoriale, dont le scrutin s’est déroulé la veille, marque la phase finale d’une réforme ayant suscité de vifs débats au sein de la classe politique togolaise, notamment en raison des implications sur le mode de gouvernance du pays.

La nouvelle Constitution, promulguée par le président Faure Gnassingbé en mai 2024, introduit un régime parlementaire en supprimant l’élection du chef de l’État au suffrage universel direct. Désormais, le président de la République assumera un rôle honorifique, tandis que le président du conseil, issu de la majorité parlementaire, exercera le pouvoir exécutif. Faure Gnassingbé, dont le parti détient une large majorité à l’Assemblée nationale avec 108 sièges sur 113, est en mesure d’être désigné à ce poste une fois le Sénat pleinement installé.

La composition du Sénat comprendra 61 membres, dont 20 seront nommés par le président du conseil. Le scrutin sénatorial a mobilisé 1 527 conseillers municipaux et 179 conseillers régionaux, chargés d’élire les nouveaux sénateurs. Cependant, plusieurs partis d’opposition, notamment l’Alliance nationale pour le changement (ANC), les Forces démocratiques pour la République (FDR) et la Dynamique pour la majorité du peuple (DMP), ont boycotté cette élection, dénonçant une réforme destinée à pérenniser le pouvoir en place. Seule l’Alliance des démocrates pour le développement intégral (ADDI), principal parti d’opposition ayant participé au scrutin, a obtenu un siège, tandis que six autres ont été remportés par de plus petites formations politiques.

Le camp présidentiel, quant à lui, défend cette réforme comme un moyen d’accroître la représentativité et de moderniser les institutions togolaises. Malgré les critiques, la mise en place du Sénat représente une avancée majeure dans la nouvelle architecture institutionnelle du pays. Il reste à voir comment ce nouveau système sera mis en œuvre et quelles en seront les conséquences sur l’équilibre politique du Togo.