14 June 2025
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Sidi Ould Tah élu président du Groupe de la Banque africaine de développement

Sidi Ould Tah de Mauritanie a été élu nouveau président du groupe de la Banque africaine de dévéloppement ( BAD), ce jeudi 29 mai 2025, par le Conseil des gouverneurs, lors des Assemblées annuelles qui se sont déroulées à Abidjan, en Côte d’Ivoire. Il succédera, à partir du 1er septembre 2025, au Nigérian Akinwumi Adesina, dont les deux mandats ont été empreints de progrès importants.

Un choix stratégique au cœur d’un continent en pleine évolution

L’annonce officielle a été faite par Nialé Kaba, ministre ivoirienne du Plan et du Développement et présidente du Conseil des gouverneurs, devant un public de ministres des Finances, de gouverneurs de banques centrales et d’experts en développement. Pour être élu, un candidat devait obtenir au moins 50,01 % des voix des membres régionaux et non régionaux , un seuil que M. Tah a atteint avec succès, affirmant ainsi la confiance placée en ses compétences éprouvées.

« Au travail maintenant ! Je suis prêt. » a-t-il déclaré sobrement et avec détermination dans sa première intervention officielle après son élection.

Une carrière construite sur la rigueur et la réforme

Avec plus de 35 ans d’expérience dans le domaine de la finance internationale et du développement africain, Sidi Ould Tah s’est forgé une réputation de bâtisseur. Dirigeant la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA) depuis 2015, il a radicalement transformé l’institution : quadruplement des actifs, obtention de la notation AAA, et positionnement de la BADEA parmi les institutions financières les plus fiables du continent.

Ancien ministre de l’Économie et des Finances de la Mauritanie, M. Tah a également joué un rôle clé dans des opérations complexes de gestion de crises, de réformes financières et d’innovation pour la mobilisation des ressources. Il est notamment à l’origine d’un programme de capital appelable d’un milliard de dollars destiné aux banques multilatérales africaines de développement.

Une compétition intense

La course à la présidence a rassemblé cinq candidats issus des principales régions du continent :

  • Amadou Hott (Sénégal)
  • Samuel Maimbo (Zambie)
  • Mahamat Abbas Tolli (Tchad)
  • Bajabulile Swazi Tshabalala (Afrique du Sud)
  • Sidi Ould Tah (Mauritanie)

Leur sélection, validée avant le 31 janvier 2025, a donné lieu à une campagne intense, reflet des enjeux cruciaux que la BAD doit affronter alors qu’elle célèbre ses 60 ans.

Une institution à un tournant crucial

La Banque africaine de développement, avec ses trois structures, la BAD, le Fonds africain de développement et le Fonds spécial du Nigéria , constitue l’une des principales plateformes de financement du continent. Elle compte 81 pays membres, dont 54 États africains et 27 pays non africains.

L’élection de M. Tah intervient alors que l’Afrique est confrontée à de nombreux défis : changements climatiques, pressions économiques, instabilités géopolitiques. Dans ce contexte, les ambitions de l’Agenda 2063 de l’Union africaine et les Objectifs de développement durable nécessitent une action renforcée. Le nouveau président devra renforcer la dynamique des cinq grandes priorités de la BAD : électrifier l’Afrique, nourrir l’Afrique, industrialiser l’Afrique, intégrer l’Afrique et améliorer la qualité de vie des populations.

Un mandat prometteur et crucial

L’arrivée de Sidi Ould Tah à la tête de la BAD s’inscrit dans la continuité d’une lignée prestigieuse d’anciens présidents, de Mamoun Beheiry (1964-1970) à Donald Kaberuka (2005-2015), en passant par Omar Kabbaj ou Babacar N’diaye. Son mandat de cinq ans, à partir du 1er septembre 2025, s’annonce déterminant.

Alors que les Assemblées annuelles 2025 ont lieu sous le thème « Tirer le meilleur parti du capital de l’Afrique pour favoriser son développement », les attentes sont élevées. Le continent regarde maintenant vers Abidjan avec espoir, dans l’attente des premières orientations d’un homme dont l’ambition est claire : accélérer le développement durable d’une Afrique résiliente et souveraine.