La lutte pour la terre reste l’un des facteurs qui alimentent en permanence l’instabilité en Afrique.

Le Goethe-Institut, l’institut culturel de la République fédérale d’Allemagne, a lancé au Burkina Faso, au Cameroun et au Kenya, un projet visant à explorer, dans ces pays, les problématiques liées à la propriété foncière et aux droits territoriaux, et ce, à travers des perspectives culturelles, sociales, économiques et politiques. Cette initiative est baptisée « Who owns the land ? » (« À qui appartient la terre ? »), a indiqué le Goethe-Institut.
Afin d’enrichir les discussions et de contribuer à une réflexion collective sur les enjeux cruciaux liés à la problématique de la terre, l’institut a organisé fin novembre un atelier autour du projet en question. Cet atelier a vu la participation de personnes « ressources » des trois pays concernés.
Les participants ont ensemble généré des énoncés reflétant diverses dimensions de la propriété foncière et des droits territoriaux. Ces énoncés couvrent des perspectives sociales, culturelles, juridiques, environnementales et économiques. Les résultats de ces échanges donneront lieu à la mise en œuvre d’un projet commun courant 2025. Ce projet emmanchera le sujet sous l’angle artistique et scientifique.
En Afrique, « la lutte pour la terre et les ressources naturelles reste l’un des facteurs qui alimentent en permanence l’instabilité sur le continent », selon un rapport du Centre africain pour les politiques foncières (CAPF). Publié en 2022, ce rapport est intitulé « Directives sur la prévention et le traitement des conflits liés à la terre en Afrique ».
« Les questions foncières en Afrique sont complexes et entremêlées de facteurs géopolitiques, économiques, sociaux, culturels, écologiques et démographiques », a-t-on lu dans ce document. « Étant donné le rôle central de la terre dans la garantie des moyens de subsistance et l’ancrage du pouvoir et de l’identité, les intérêts concurrents sur la terre (ethniques ou autres) conduisent à de multiples revendications et conflits qui, s’ils ne sont pas traités de manière holistique et jusque dans leurs racines, ont tendance à être récurrents ».
DPA